NothingToDeclare

Les étonnements naïfs d'une vie quotidienne

Friday, August 28, 2009

Dans une petite forêt du Michigan

Papi vous raconte sa jeunesse.

Lorsque j'étais jeune, il y a donc bien longtemps de ça, mon acte de naissance, et surtout mes rides et mes poils de barbe blanc en témoignant douloureusement le delta, on m'a emmené dans la campagne; la campagne du Michigan.

Pour ceux qui aiment google map, c'était par là. Potentiellement en fait, mais comme je me fais vieux, je mélange surement tout.
Enfin bref, on y trouvait le chalet familial au milieu de la forêt, à trois fois rien du lac Michigan. (google maps vous apprendra aussi, ironie des conflits de frontières que Michigan City est... dans l'Illinois, bref; c'est pas le moment de rajouter l'histoire des conflits de territoire avec l'Ohio).

Donc voila, on se promène en ville, avec le petit véhicule si sympa que tout parisien pourra admirer derrière le Louvre (des photos viendront un jour), et nous voila donc partis chez les amis artistes.

La demeure est un peu particulière. Enfin, si on considère qu'une caravane de grande taille parquée au fond d'un bois est une demeure un peu particulière.
Petite discussion avec les habitants, les présentations habituelles avec au milieu le "ho tu es français, so exciting" blabla.

Comme ça mène pas loin ce genre de truc, forcemment, je mate à droite à gauche à quoi tout ça ressemble. Des arbres, de l'herbe bien verte (niveau réchauffement climatique et sécheresse, le Michigan est pas près de manquer d'eau), quelques feuilles à terre parce qu'on est au milieu de l'automne, une table en bois avec ses deux bancs, rien de bien extraordinaire.

Et puis, sur le banc, pourri d'eau, des bouquins. Ca aurait pu être n'importe quels bouquins, j'imagine qu'à l'origine ils n'étaient destinés qu'à des collages et choisis que pour leurs couleurs.
Mais la nature des bouquins est un peu surprenante. Au fin fond du Michigan une partie des bouquins que je trouve en train de pourrir date tout de même de 1936.
1936, celà vous met-il la puce à l'oreille ?... Si je rajoute qu'il s'agit d'un receuil de journaux de 1936... La Petite Illustration ?...

Donc voila, perdu au milieu du grand Oracle capitaliste, je me mets à consulter la chronique au jour le jour des avancées sociales du Front Populaire.

Ca aurait pu être des journaux de n'importe où dans le monde, de n'importe quelle époque, il a fallu que ce soit des journaux français, et d'une période assez riche en "rebondissements" que celle-là.

La suite de la visite avait en bonus le sourire fasciné du couple des amis expliquant que l'occupant précédent avait tué sa compagne dans la caravane où ils vivent, et montrait avec une certaine fierté l'entaille bien visible du parcours de la balle.

Wednesday, August 26, 2009

Un peu énervé, mais que des faits

Une excellente interview chez Libération. (leur logiciel de choix d'invités doit bugger, ce garçon ne demande pas de taxer les français pour payer un journal tellement mauvais qu'il en perd tout ses lecteurs).

Un peu rapide, un peu énervé surement le garçon, "Par exemple, pourquoi Neuf nous vendait en moyenne 35 ou 40 euros ce qu’ils vendent au public 14,90 euros. Par quelle magie comptable le prix de gros peut être supérieur au prix de détail ?", mais on peut le comprendre.
Résumé un peu elliptique mais très éclairant du chemin qu'on espère pas si lissé de l'internet en France.

Bonne lecture.

Droit du travail et Etat de droit

Notre actualité actuelle nous amène à nous soucier des revenus d'une certaine catégorie de personnes.

Non, il ne s'agit pas de salaire minimum, du feu revenu minimum d'insertion, mais des bonus des traders.

On assiste depuis quelques temps à de grands moulinets: la rénumération des traders est indécente.

Dans un Etat de droit, lorsqu'on diminue rétroactivement une indemnisation chomage, forcemment, la caisse en question perd devant un tribunal: une loi n'est jamais rétroactive.
De la même manière, un contrat ne se casse pas, paf, comme ça, parce qu'une partie a décidé de ne pas tenir ses engagements.

Bon, donc, ça veut dire quoi ?
- ou une clause dans les contrats des traders de toutes les banques prévoit qu'une partie peut ne pas respecter son engagement (payer un bonus). C'est peu probable, même si avec une banque il faut s'attendre à tout
- ou les banques ne vont pas respecter leur contrat, et vont devoir payer le bonus plus indemnisations après passage devant un tribunal
- ou on considère qu'un contrat de travail n'as pas de valeur (avenants à l'avenant)
- ou notre président et nos ministres ne font que des moulinets de leurs petits bras (et ce serait presque le plus souhaitable)

Nous avons donc trois sorties possibles de cette crise médiatique:
- les banques se sont ménagé la possibilité de modifier le calcul des bonus, et tout va bien
- le gouvernement se fout comme à son accoutumé de ses électeurs, rien ne sera fait
- le gouvernement créé un précédent trader, le contrat de travail n'a plus foi, les rénumération et intéressements sont variables à la discrétion de l'employeur, fi de tout ces principes législatifs qui font de la France un pays arriéré.

Dans un gouvernement où l'on affectionne tant les anciens membres d'Occident, vous penchez pour quelle solution ?...

Sunday, August 23, 2009

"les mécanismes de la censure sont incomplets."

C'est ce dont se lamente au milieu d'une publi-information pour promouvoir tweeter le "conseiller à la présidence de la République pour la communication et la presse".

Lorsque j'ai vu cet article
(précautions importante pour ceux lisant cet article sur un portable, il vous tombera des mains dès le troisième paragraphe) publié par Le Monde.fr, alors que je n'avais pas encore vu le nom et le titre de celui l'ayant écrit, je me suis dit que ce journal en ligne tombait bien bas.

Voila que Le Monde.fr en est arrivé à la publi-information, et de surcroit ridiculement ampoulée et barbante au possible. Chaque paragraphe y va avec son lot d'énormités. Attention, c'est partis

- 1er paragraphe: "
c'est la crise iranienne qui a sensibilisé la planète au pouvoir d'information des sites dits de "microblogging", dont Twitter.com est le premier à toucher une audience internationale."
- 3ème paragraphe "Twitter a un incroyable pouvoir multiplicateur." (si vous ne bailliez pas encore, vous devriez déjà être en bonne voie)
- 4ème paragraphe: " geste sans précédent de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a exigé que Twitter.com reporte une opération de maintenance sur son réseau" (pour info, c'est bien sur une initiative du site tweeter et non pas une demande d'Hillary Clinton)
- 5 ème paragraphe où l'on parle d'une autre "
grande qualité qui rend Twitter si indispensable aujourd'hui", de "Son succès [qui] découle du caractère authentique de ses contenus", "C'est dans ce rapport à l'autre que se crée le lien démocratique [...]. C'est en cela [...] que Twitter est porteur de sens."

Et le festival continue.

La démocratie, c'est envoyer des messages sur twitter. J'exagère à peine son propos. Consternant.

Pour faire sérieux, c'est mélangé avec une justification de l'HADOPI.
Ne cherchez pas de relation entre les deux sujets, il n'y en a pas. Et le moyennement talentueux conseiller s'englue dangeureusement comme (très bien) expliqué ici.

Et pour revenir au titre de ce post, voici ce que nous écrit donc Franck Louvrier "il en est de même pour la viralité des contenus sur Twitter que pour la circulation des oeuvres musicales : les mécanismes de la censure sont incomplets."