NothingToDeclare

Les étonnements naïfs d'une vie quotidienne

Tuesday, August 29, 2006

Trombinoscope chinois

Par curiosité, j'ai jeté un coup d'oeil sur le trombinoscope de l'entreprise qui m'emploit. Il y a quelques temps, un rachat/fusion/rapprochement/autre, la lumière n'a jamais été faite pour le lambda, a été effectué avec une entreprise chinoise. Et, il y a donc peu de temps leurs têtes ont été rajoutés au trombi.

Bon, sans être grand esthète, il est certain, à l'instar de l'entreprise francaise, qu'ils n'ont pas majoritairement été choisis pour leur physique; ce à quoi on me répondra, qu'effectivement, c'est rassurant que le physique ne soit pas un critère prédominant à l'embauche, il s'agit d'une entreprise d'informatique, pas d'une agence de mannequins.

Comme ils sont assez nombreux, on voit bien sur pas mal de visages différents. Et, petite surprise, à la technique, il y a autant de femmes que d'hommes.
En soit, ça n'a pas grand chose de bien surprenant, à la naissance, on a en gros la même proportion entre les deux sexes.

Mais en Chine, ils ne tuent pas toutes les petites filles à la naissance ? Ou est-ce en Inde ?... Ca devrait faire dramatiquement chuter les statistiques ça pourtant...

Comble de stupeur, il serait possible que des filles maîtrisent la technique, un ordinateur, sachent développer ? Pourtant, en France, ça n'existe pas, ou si peu...

La société française serait-elle naurellement profondemment machiste ?...

Exemple non représentatif me répondra-t-on. Dans ce genre de cas, j'aime toujours présenter le petit exemple dont tout le monde se moque.
Allez à un endroit où un grand nombre de voitures passe, de préférence en soirée. Installez-vous tranquillement, et regardez les voitures passer. Comptez le nombre de fois, lorsqu'un homme et une femme sont en place avant, en age de conduire, que l'homme conduit, et le nombre de fois où c'est la femme qui conduit.
Bingo, c'est très majoritairement un homme qui conduit. Les femmes seraient-elles inadaptées à la conduite ? Ca me rappelerait certaines blagues... Amusant, les femmes américaines par exemple doivent avoir de sacrées prédisponibilités non naturelles à la conduite, puisque généralement, elles conduisent autant que les hommes...

Cet exemple fait toujours rire, sûrement trop anodin. L'exemple du trombi fera rire sûrement tout autant.

Mais est-ce vraiment si anodin, et ne serait-ce pas un de ces petits rien qui nous paraissent si "naturels" et qui pourraient ne pas l'être autant... Au fait, pourquoi les filles aiment le rose, et les garçons le bleu, j'ai oublié, rappelez-moi ?

Monday, August 21, 2006

Tags du métro

Ce matin, comme tous les matins, j'ai emprunté la ligne 9 du métro parisien.

Petite surprise à la station Rue de la Pompe, la station est taggée. En soi, rien de bien extraordinaire, les couloirs le sont dans tous les sens, les vitres des rames rayées, jusqu'au lino des voitures passé au marqueur.

Non, là la particularité était qu'un quai de la station était taggé, du sol au plafond, et de l'avant à l'arrière de la station. La surface peinte est tellement grande, qu'on se demande où est la caméra cachée ou le pari imbécile lancé lors d'une émission de télévision. Si l'intérêt artistique peut rapidement se résumer à recouvrir la station d'une couleur plus ou moins uniforme, il y a malgré tout dans l'ensemble ce quelque chose qui fait penser à un expérimenté du happening artistique.

La moitié de la station est entièrement recouverte de peinture, à se demander comment le nombre de bombes nécessaires a pu être discrètement rentré pour être utilisé. Le ou les taggeurs ont dû être retrouvés par terre le matin totalement shootés par les solvants.

Les peintures n'avaient pas grand chose du "discours" habituel des tags, quelques mots incompréhensibles pour le commun des mortels au seins duquel sont mélangées les signatures des autres, mais prenaient plutôt un aspect scénographique.

Un ensemble bleuté, quelques inscriptions, avec des mots lisibles, non stylisés, une harmonie de couleurs agréable, quelques bulles de couleur remontant l'escalier, le tout, malgré sa légerté apparente conjugue le caractère oppressant d'un quai de métro à un happening qui interpelle.

En parenthèse, il y a quelques temps, la station Arts et Métiers, côté ligne 11 avait été copieusement recouverts de grafitis "textuels" hyper colorés. Je me suis surpris à préférer ces graphitis anarchiques d'un intérêt visuel faible à l'existant: ces grafitis, vite enlevés, oeuvre d'art oblige, avaient le malheur de montrer que cette fameuse oeuvre d'art originale était totalement lugubre, et que tout pouvait rendre cette station plus agréable.

Pour "Rue de la Pompe", c'est une station de couleur clair, à dominante blanc dont il s'agit. Bien composées de couleurs gaies, d'inscriptions non agressives, ces peintures avaient quelque chose de dérangeant et surprenant. Un message "Comment ça va ?" au milieu de la station posait très justement une bonne question.

C'est justement ce message qui a retenu mon attention. Le soir même, la RATP avait commencé à remettre la station en état. Et c'est ce mode de remise en état qui est justement curieux.

Traditionnellement, lorsqu'un tag est présent sur une affiche, un employé collera par dessus une bande de papier de couleur neutre. Ce que j'ai trouvé étrange, et sommes toutes un peu inquiétant, c'est que c'est le même travail qui a été effectué sur cette station: bien qu'étant quasi totalement recouverte de peinture, seuls les messages, sans signifaction particulière, autre qu'un bonjour et autres textes sans plus de portée étaient tous recouverts.

Même si, bien sur, pour ce qui est de la liberté d'expression et de la liberté d'affichage, grafiter une station de métro n'est pas l'idée qui devrait venir en premier pour communiquer, je trouve tout de même très dérangeant que la première réaction, la première mesure qui semble être prise soit en priorité de recouvrir tout message présent, aussi futile et innocent soit-il.

Quand la consigne semble être de cacher au plus vite tout message n'étant pas imprimé sur un 4x3, avant même une quelconque remise en état, comment ne pas s'interroger sur l'idéologie latente de cette démarche...