Déraison d'Etat
Une dépêche AFP vient de me mettre hors de moi.
Plusieurs étapes à cet énervement: premièrement, doit-il se retrouver dans tous les journaux nationaux, dans leur édition quotidienne parmis les grands titres, que le premier ministre dans son avion en a croisé un autre ? Quel intérêt celà peut-il avoir ? Sachant que pendant ce temps-là des banques sont en faillite aux quatre coins de l'Europe et des Etats-Unis, on a bien d'autre chose à s'occuper que de ça.
Et puis "rebondissement", cette fameuse dépêche AFP.
Le pilote qui naviguait à un kilomètre d'un terrain militaire, qui n'avait pas été vu par les contrôleurs militaires sur leurs radars, qui a été aperçu "à 60 mètres" (je suis étonné qu'on ai pas la distance avec trois chiffres derrière la virgule) au dernier moment par le pilote de l'avion utilisé par le premier ministre est maintenant en garde à vue. On l'a pas vu arriver, mais on l'a bien vu partir ce petit cessna, on a dès le lendemain matin arrêté son pilote, pas de problème pour le retrouver cette fois.
Alors en résumé, voici les disfonctionnements notoires et consternants auxquels on a assisté:
- Un avion vole à un kilomètre d'un terrain militaire, dans l'axe des pistes et aucun personnel au sol ne le voit, il y a disfonctionnement majeur de la part de l'armée de l'air.
- Si ce petit avion avait été vu au sol sur les radars (on peut l'espérer, ou alors l'armée est vraiment sans matériel si elle ne peut pas détecter un avion en l'air à un kilomètre), il y a encore disfonctionnement majeur.
- Si le pilote de l'avion du premier ministre ne voit, alors qu'il est semble-t-il en final, donc à un moment d'attention majeur lors d'un vol, qu'un avion est dans son chemin arrivé à 60m avant une collision, c'est une faute d'innatention grave.
- Si mes souvenirs sont bons, la priorité est au plus lent (par ordre de priorité: mongolfière, planneur, gyrocoptère, ULM, monomoteur; on peut penser que bi-réacteur passe derrière).
- Si le pilote du petit avion s'est paumé, c'est con. Il va lui falloir expliquer que lorsqu'on est perdu, on ne choisit pas de se perdre où on veut. S'il était dans un couloir interdit, c'est bien la première fois que j'entends que ça doit se solder par une garde à vue.
Je récapitule: nous avons un disfonctionnement de l'armée de l'air, un pilote de premier ministre qui ne regarde pas dehors lors d'une approche; ce qui conduit, à l'action logique suivante: le pilote du petit avion est en garde à vue.
La prochaine fois que vous traversez la rue à côté d'un terrain militaire (Paris en a quelques uns, mais oui), si vous êtes civil, faites attention à ne pas traverser devant la voiture du premier ministre: vous finiriez en garde à vue.