NothingToDeclare

Les étonnements naïfs d'une vie quotidienne

Monday, June 09, 2008

Il arrive que youtube soit surprenant

Pour certains étant fan, ou tout du moins aimant beaucoup ce que fait Alanis Morissette, je viens de trouver cette vidéo sur youtube http://www.youtube.com/watch?v=W91sqAs-_-g qui a un côté complètement n'importe quoi assez amusant.
Assez ironic, comme le titre de la chanson qui l'a fait connaître en dehors du Canada.

Enjoy.

Sunday, June 01, 2008

Fuite des cerveaux et réforme des universités

Il y a quelques temps, au détour d'une conversation avec un collègue avec lequel je parlais amicalement est venu le sujet de la réforme des universités.
Un des exemples les plus flagrant d'un grave disfonctionnement des universités, motivant selon lui et aussi très certainement le groupe d'agités ultra-libéral dont il fait parti la réforme des universités, était la fuite actuelle des cerveaux français.

Après tout, effectivement, on peut se dire qu'il y a des choses à changer si la Nation, qui investit tant de moyens dans la formation d'une élite intellectuelle ne sert qu'à grossir les rangs des entreprises étrangères. Cette affirmation soulève néanmoins quelques observations nécessaires, car la cohérence du propos est assez éloignée d'un raisonnement non émotionnel.
Considérons l'affirmation "nos élites intellectuelles fuient à l'étranger", et regardons tout ça de plus près.

Si l'on veut être très mesquin, on pourrait se gausser de leur manque d'information. Oui, aujourd'hui, et de plus en plus, étudiant et chercheurs français collaborent avec d'autres chercheurs en Europe. He oui effectivement l'esprit est plutôt internationaliste: l'intérêt est l'étude et la découverte, et trouver les mêmes choses chacun dans son coin a peu d'intérêt. C'est plutôt très positif au final sur l'aspect de bataille des egos, où moins d'énergie est gachée pour arriver finalement aux mêmes conclusions, alors qu'une coopération permet d'avancer plus loin.
On pourrait dire aussi que les projets de recherche sont aujourd'hui européen, sino-européen ou européo-américains. Oui, c'est un fait. Mais il me semble un peu difficile de se lamenter d'un côté sur un niveau d'impôts trop élevés et en même temps souhaiter des mécanismes qui demandent plus d'impôts et taxes pour concentrer la recherche.

Voila pour couvrir le volet Européen majoritairement. Vient alors le volet américain. Nombre d'étudiants, particulièrement concernant les disciplines touchant au capital telles le commerce, la finance ou le management étudient aux Etats-Unis.
La réponse est encore là toute simple: que serait, en France, pour une employeur, un étudiant de cette discipline s'il n'avait pas effectué une partie de son cursus de l'autre côté de l'Atlantique ? Pas grand chose. Il est important d'être bien vu en entreprise, et d'avoir tout compris.
Là encore, lorsque l'on voue un culte aux US, il ne faut pas s'attendre que ses enfants en absence de crise d'adolescence souhaitent étudier là bas. Souhaiter n'est d'ailleurs pas nécessairement le mot approprié.

Pour l'instant, je n'aurai couvert que les collaborations à l'étranger et les années d'études, mais pas la vraie fuite des cerveaux; Il était malgré tout important de rappeler ces quelques points.

Prenons deux cas absolument au hasard: une avocate française à la tête d'un grand cabinet d'avocats et d'un étudiant HEC entrepreneur aux US. Ceux qui ne se seront pas endormis jusqu'à ces lignes auront reconnus sans mal Christine Largarde, et peut-être avec plus de mal un certain Loic Le Meur.
Mettons de côté l'aspect cerveau que l'on pourrait préférer voir rester aux US, c'est encore un autre sujet.
Que s'est-il passé avec Mme Lagarde ? Diplômée d'université en France (DESS paris X et IEP) et aux US, elle a exercé de nombreuses années là bas. Aujourd'hui, que fait-elle, et où le fait-elle ? Elle est aujourd'hui ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi en France. Elle est tout simplement revenue en France. A-t-elle été choisie à cause de ce cursus ? C'est nécessairement un facteur non négligeable; et l'on revient sur les affirmations précédentes.
Quand est-il de M Le Meur ? Officiellement, il est aujourd'hui aux US, et, pour citer son site au sujet de sa création d'entreprise "Je vis a San Francisco pour lui donner le plus de chances possible de réussite.". Vous me direz, nous sommes ici dans le cas inverse de celui de Mme Lagarde: il s'est fait connaître en France, et lance son entreprises aux US. Il y a bien fuite. Sauf que la réalité semble bien différente.
Oui, le siège social de son entreprise est certainement dans la Silicon Valley. Oui, son blog est maintenant en anglais (avec un niveau d'anglais proche de la 4ème de rattrapage). Je ne vis pas à San Fransisco, mais à Paris. En revanche, la seule fois où j'ai croisé cet homme, ce fut dans le hall de l'entreprise qui m'emploit, toute française, en train de discuter fort avec le PDG. Inutile de le préciser, PDG fortuné qu'il est de bon ton de connaître, notemment quand on cherche des investisseurs. Conclusion ? Certaines réussites américaines semblent plus faciles à effectuer en France. Et on en revient toujours à la France.

Maintenant, prenons plus intéressant: les diplomés qui restent aux US. Là, allons-y franchement sur la faillite des universités. Elle est évidente. Ou presque.
Les entreprises françaises ne sont pas capables de choisir de payer dignement des diplomés, rament mal pour ramasser des contrats importants et avoir une envergure intéressante, et c'est donc la faute des universités qu'il faut absolument réformer. Si vous comprenez la logique, expliquez-moi.