Charité pyramidale

Lorsqu'on se promène aux Halles à Paris un samedi, imanquablement, des personnes sont là pour "faire appel à notre générosité".

Bien sur, le discours est mieux polissé que ça, avec une odeur de marketing et de discours commercial bien huilé ou pas grand chose n'est laissé au hasard.
Enfin la machine grippe et dérappe lorsqu'on tombe sur quelqu'un comme moi, et que le démarcheur a l'idée de dévier sur un sujet que je maitrise assez: j'ai sentis le poing d'un racolleur de médecins du monde avoir la furieuse envie de rencontrer mon nez au plus vite.
Mais j'y peux rien, quand on se présente comme le seul initiateur d'une action où l'on était un acteur mineur, ceci pour faire passer au bassinet le passant, que c'est fait en tout état de cause, he bien il ne faut pas s'étonner si le passant n'est pas enthousiaste; parenthèse fermée.

Alors, si l'on ne soulève pas des montagnes simplement en se réveillant le matin et en se disant "je vais soulever des montagnes" sans pour autant s'y préparer et s'en donner les moyens, je suis toujours assez dérangé par le discours trop rodé de démarchage.
Entre être conscient qu'on ne part pas à un combat sans armes, et être démarché pour aider son prochain d'une manière identique à celle d'une personne tentant de vendre une voiture ou le dernier outil de cuisine multifonction sur un marché, je dois bien avouer que le manque de distinction évidente dans la concrétisation des démarches est trop flagrante pour ne pas être dérangeante.

Et puis si l'on regarde les frais de fonctionnement, c'est pour ceux pratiquants ce genre de démarchage de l'ordre du quart du budget total qui est utilisé à récolter plus d'argent.
Et, celà va sans dire, ce chiffre s'entend sur le budget total, subventions diverses et variées étant comptabilisées pour minorer ce pourcentage.

Je ne sais pas bien définir pourquoi, mais celà me dérange.

Pour une fois, selon positif, celà rentre toujours dans leurs oeuvres sociales et permet de fournir un emploi temporaire à des jeunes.